lundi 17 décembre 2007

SaintéLyon vu par Izno

Samedi 1er décembre, c’est le grand jour, départ pour La Saintélyon, course mythique dans les ultras. Au départ quelques échos contre versés, suivant si on est trailer ou coureur sur route. La petite famille me dépose samedi soir dans le train en me souhaitant une bonne nuit. A ce moment là, il pleut des cordes sur Valence. Rien de tel pour vous donner l’envie. « Mon lit où es-tu ? »

Je rejoins Ben à Lyon où nous embarquons dans un TER chargé de « Saintélionneurs ». Quelques passants hallucinent quand ils apprennent le but de notre présence. Après une petite collation de coquillettes bien froides et collées, nous arrivons à Saint Etienne . Nous suivons le flot des coureurs jusqu’au parc expo.

Ouaou !! 8000 coureurs dans une halle c’est im-pré-ssio-nnant. Musique, speaker et peu de place pour se poser. A tour de rôle nous allons chercher la puce et le dossard. En attendant Ben, je reste là soufflé par l’ampleur. C’est ma première course avec autant de monde. Et se dire qu’il y a 8000 barjots qui vont courir toute la nuit ça fait chaud au cœur.

Après 2h30 d’attente et de préparation, nous nous dirigeons vers le départ. Un départ grandiose nous est annoncé, la pluie en a décidé autrement.

Attention, bousculades et trottoirs ne font pas bon ménage. Après 500m de je te pousse, tu me pousses, on respire et les grands boulevards absorbent les 4500 coureurs solo. Encore impressionnant, on ne voit ni la tête de la course, ni la fin.

10Km dans Saint Etienne pas très passionnant vivement la sortie avec ses chemins. La sortie est raide, avec Benoît nous l’avalons assez bien. J’ai de bonnes sensations. Nous passons pas mal de coureurs ce qui remonte le moral.

Voici les crêtes, à priori la partie la plus belle de la course. J’assiste ébahis au déplacement d’un serpent de lumignons qui s’étale à perte de vue. C’est superbe.

Nous enchaînons les différentes difficultés assez bien. Le temps est avec nous, il ne pleut pas et il ne fait pas trop froid. Le terrain est assez gras ce qui le rend technique, surtout dans les descentes (Celle de Sainte Catherine est un must).

Nous nous ravitaillons en course avec Tonik’s et proBar (GO2), et du thé aux points de passage.

A partir du 20ème km, les difficultés commencent. Benoît a le pas lourd, il tape le sol à chaque foulée, on sent que ce n’est pas son jour. Deux possibilités se présentent. Soit je pars seul et je laisse Benoît dans sa souffrance. Soit je reste avec lui et je l’encourage en espérant qu’il retrouve un peu de peps. Je choisis la deuxième. N’ayant aucun objectif mais seulement le plaisir de courir, j’ai préféré continuer à partager ce moment avec lui-même si c’est de la souffrance. Quand on est coéquipier de raid, il faut savoir partager les bons moments et les plus difficiles.

Nous arrivons à Sainte Catherine avec différentes anecdotes comme le sauvetage de basket dans une mer de boue.

Sainte Catherine, un gros ravito. Mais surtout un moment de délivrance. Nous rencontrons Romain qui suite à des problèmes de digestion décide lui aussi de stopper.
Et miracle, il a un chauffeur qui peut nous redescendre sur Lyon, dans une voiture chauffée. La navette prévue par l’organisation ne partait que 4 h plus tard.
Merci Romain et son collègue.
Cette course vaut le coup d’être vécue une fois car sa taille est surprenante. Mais, le parcours m’a déçu. Il y a peu de chance que je revienne. D’autres ultras sont plus jolis.

Entrainement Team 8 et 9 décembre en photos

Saintélyon 2007, vu par Benoit



Après le CCC je m'étais promis de ne pas retourner sur la Saintélyon. Le parcours et les paysages étaient tellement beaux qu'il était pour moi impossible de retourner sur la Saintélyon et ses longues portions de route, et son profil assez plat et monotone...
Finalement, en octobre je me laisse tenter pour accompagner Guillaume pour sa première Saintélyon.

Samedi : Direction St Etienne en Train, je retrouve Guillaume à la Gare de Lyon puis on prend le TER surchargé de coureurs pour la Saintélyon. Il n'y a plus de place, donc le trajet se fera par terre pour nous. On avale notre dernier repas de pates dans le train, et on arrive rapidement à St Etienne.

C'est excellent de voir les habitants halluciner devant la marée humaine qui sort de la gare et qui se dirige vers le parc des expositions.

Quand on entre dans le hall ou tous les coureurs sont réunis, c'est très impressionnant. Beaucoup de monde, que des coureurs dans tous les coins, beaucoup d'ambiance avec un speaker qui fait le show, des acrobates qui se tortillent sur des cordes à plusieurs mètres de hauteur... ouah !
On récupère nos dossards et on se prépare tranquillement.
On retrouve des têtes connues (Alain Brunerie de la CO, Benoit Laval de Raidlight...). Alain nous dit que son fils (Romain) veut boucler en 7h... Moi aussi l'année dernière j'ai voulu boucler en 7h, je me suis vite rendu compte que ce ne serai pas possible. Cette année, avec Guillaume on se fixe 8h - 8h20.

A minuit, direction la ligne de départ. On décide de ne pas se placer trop loin pour ne pas être trop dérangé pour le début de course. Le départ devait être donné avec un feu d'artifice... il n'en sera rien. Un grand moment de solitude pour l'artificier je pense. La pluiepré-départ y est peut être pour quelque chose.

Puis le départ est donné. Toujours très impressionnant. Il faut être prudent et très concentré sur les premières centaines de mètres, on se bouscule pas mal.

On attaque alors la première partie de course, une dizaine de km sur la route :-( pas glop du tout, surtout pour moi qui ne supporte plus le bitume. Je prends mon mal en patience, je sais qu'en suite ça va être plus sympa, notamment la partie sur les crêtes. Sur cette première partie on a un bon rythme (peut être trop bon...) et on arrive assez rapidement dans les premières côtes qui précèdent les chemins. Je sens mon manque de travail de vitesse au long de ces derniers mois. Jen'ai pas spécialement mal aux jambes, mais je suis juste incapable de courir vite dans les montées. Un bon gros diesel (une LADA lol). Je monte à mon rythme, ça passe. Surtout que je suis assez bien sur les plats et dans les descentes (même si je suis prudent).

Les conditions cette année sont excellentes. Il fait plus beau que l'année dernière. Par contre il fait un peu froid, mais bon c'est cool.

Les pluies et les coureurs qui nous ont précédé ont rendu le terrain hyper gras. Certaines parties sont difficilement praticables. On glisse, on tombe, on perd ses grolles... bref on s'amuse !

Je n'oublie pas de jeter un oeil derrière moi sur les hauteur : le ballet des lampes frontales est magique, c'est très impressionnant. Rien que pour ça, ça vaut le coup de venir sur la Saintélyon.

Au bout de 2h de course, je sens que j'ai moins les jambes. Je me ravitaille correctement, ProBar, AC+, Booster... et je me dis que ça va passer. De moins en moins de sensations dans les jambes. Le plus dur pour moi est de lever les jambes. J'ai l'impression qu'un saboteur a coulé du plomb dans les semelles de mes chaussures... J'avance tranquillement en essayant de me refaire une santé, mais les sensations ne sont pas là...

Même Guillaume me dira un peu plus tard que je ne ressemblais plus à rien... ;-)

On arrive au 30e km, ça fait une heure que je me bas pour tenter de retrouver des sensations, mais rien à faire. Ca empire de minute en minute... La dernière descente vers Ste Catherine un peu technique est un véritable calvaire. Nous n'avons fait que 30km, il en reste 39...

En arrivant à Ste Catherine Surprise ! on voit Romain qui dit qu'il arrète car il a des problèmes digestifs. En deux minutes la course est bouclée. On a l'occasion de rentrer à Lyon en voiture chauffée. Je sais que si on veut arrêter la course plus tard c'est une vrai galère, il faut attendre plusieurs heures dans le froid les navettes. En plus on a fait toute la montée, soit la meilleure partie de la course. Pour moi les sensations ne sont pas au rendez-vous... Pour moi c'est bouclé.
Guillaume décide malgré ses bonnes sensations de rentrer. Il ne veut pas continuer seul. C'est trop monotone, surtout la fin de parcours...

On s'arrête donc à 30km de course en 3h tout rond.
Pour moi pas de regret. Je ne faisais pas de la Saintélyon un objectif et connaissant le parcours, je sais que si on n'a pas les jambes et le moral, ça peut vite tourner au calvaire. Un petit regret tout de même d'arrêter une course. Ce n'est jamais agréable, notament pour Guillaume que avait plus les jambes.
Merci à Romain et son pote pour le retour en voiture chauffée jusqu'à Lyon.
Kévin, désolé, mais il y a peu de chances pour que je t'accompagne sur la Saintélyon l'année prochaine... mais on ne sait jamais...A voir ;-)

dimanche 16 décembre 2007

Trail des Carrières by Night, vu par Kévin

Samedi 10 novembre 2007, 17h, j’arrive seul à Mondeville dans le 91 pour participer à mon premier Trail nocturne. Les courses de l’association Trail 91 ne me sont pas inconnues, ayant participé au Trail des Carrières (22,5 km). Durant cette course, je vais pouvoir tester ma nouvelle frontale, la Myobelt XP, les chaussures Lafuma Active Trail Mesh et la veste technique Nike ACG Clima Tallac Shell.
17h45, le départ est donné, nous ne prenons pas la même direction que la version diurne. La nuit n’est pas complètement tombée, j’attends donc un peu pour allumer la frontale. Nous commençons par traverser les champs pendant 25 min, ça y est la nuit est cette fois bien tombée. Je colle au train d’un concurrent depuis le départ, il me tire à un bon rythme. Je relève la tête et vois devant nous un mur de frontales, celles des concurrents arrivés avant moi à la première difficulté, qui lancera réellement l’épreuve, les 100 marches de Champcueil. J’ai regretté de ne pas avoir d’appareil photo avec moi, ça méritait un cliché. Les marches étaient très cassantes car des concurrents devant montaient en marchant (à juste titre) me bloquaient le passage. Certains se risquaient même à prendre par les côtés pour éviter les ralentissements.
Dans l’ascension j’ai perdu mon lièvre, j’ai donc du me relancer seul. Mais sans problème, le parcours était devenu un terrain de jeu dynamique, propice aux relances. Un grand merci d’ailleurs à l’organisation qui avait pris soin de marquer à la peinture fluo chaque pierre susceptible de nuire à notre progression (celles qui font sauter les chevilles, ou chauffer les pare-pierres,…).
J’avance sereinement sur le parcours, avec des frontales autour de moi. Mais dans un single technique, un trailer pas loin devant se prend une branche sur le crâne. Ca l’air de saigner. Les deux autres devant moi s’arrêtent avec lui pour lui porter assistance, mais personne n’a apparemment de quoi le soigner. Je fais le choix de poursuivre pour alerter quelqu’un de l’organisation, à un prochain carrefour. Je ne vais pas voir de lampe avant un bon petit moment, c’était d’ailleurs très agréable, tout seul, dans ce superbe décor, les fameuses carrières, éclairé par ma seule frontale. Dans l’euphorie, totalement déconcentré, j’ai failli laisser une cheville.
Fin de la chevauchée solitaire, je croise des mecs du staff, sûrement pour aller aider le blessé.
La suite sera un enchaînement de montée et descente dans les sous-bois, revêtu de feuilles mortes, pour arriver sur la terrible portion de champs. Un longue traversée monotone jusqu’à l’arrivée, où mon seul divertissement a été de me tirer la bourre sur les derniers 500 m avec un gars, histoire de vider les éventuelles réserves d’énergie.
Au classement, je finis en 2h08 et fais 160ème au scratch, sur 392, ce qui me satisfait.
Au niveau du matos, un mot rapide pour chaque. La veste Nike m’a bien protégé, sans jamais m’étouffer (pécab’ !), elle n’a pas eu besoin d’être étanche. La frontale, un succès, ça n’est pas un phare, mais c’est bien plus puissant que ma tikka plus, que je ne prendrais plus qu’en lampe de secours. Quant aux chaussures Lafuma, je les ai trouvée légères, avec un léger manque d’amorti à mon goût, mais cela se compensera avec une semelle.
Concernant l’épreuve, un parcours bien fait pour des trailers noctambules débutants comme moi, pour se frotter aux sensations nocturnes, aux portes de la capitale, avant de se lancer dans d’éventuels ultras… A l’année prochaine !