mercredi 5 novembre 2008

Les Templiers, vu par Benoit

Pour la fin de saison, direction Nant, pour courir le plus célèbre des Trails : Les Templiers !
Pour l'occasion, nous sommes trois : Alex, Kev et Moi. Une petite pensée pour Guillaume qui devait nous accompagner, mais que des soucis de santé empêchent de s'entraîner et de courir.

On arrive sur place la veille de la course, pour être a l'heure au départ dimanche matin ;-). On est tout de suite dans l'ambiance : très sympa. On arrive même a avoir des tickets pour le repas des coureurs du marathon :-)). Finalement, on s'est quand même jeté sur les pâtes préparées avec amour par Hélène notre assistante de choc du samedi matin ;-).

On campe près de la rivière dans le village et à 9h il fait déjà très froid et les tentes sont toutes mouillées par la rosée. On prépare nos sac et on ne traîne pas pour se coucher. Perso toute la nuit j'ai tourné pour trouver une bonne position entre les mottes de terre :-S.

Réveil 4h... Ouch c'est dur, il fait super froid ! On se pose direct dans la Twingo officielle du team, avec le moteur en route et le chauffage a fond pour le petit dej.

Premiers sur place, derniers en tenue. Le temps que Kev avale son demi-gateau sport, on se met en short (aille ca pique les jambes...) et direction la ligne de départ. C'est la course avant l'heure. On voit déjà la bonne ambiance que l'on retrouvera plus tard sur le parcours car nos supporters sont nombreux à nous encourager pour nous ne rations pas le départ.

On arrive sur la ligne de départ, et pas le temps de respirer : la musique est lancée, les torches rouges sont allumées, le départ est donné. On check vite fait, team spirit oblige et c'est partit !

Notre stratégie est simple, on coure ensemble le plus longtemps possible.

Les deux/trois premiers km de course sont sur la route pour étirer le peloton (2700 coureurs). Ca chambre, ca pête (voir récit à Kev ;-) ), ca s'échauffe tranquillement. Pas de grosse difficulté sur cette première partie. Il n'y a qu'un seul petit raidillon pas bien méchant. Ensuite on est sur une ancienne voie férrée bien large et assez plate pour rejoindre le premier ravito à 15 km du départ.

On se rend compte que la barrière horaire n'est pas si large que ça pour le ravito 1, du coup on donne un petit coup d'accélérateur pour s'assurer de passer. Finallement ca passe avec 20 minutes d'avance. On traine pas, on remplit juste les camelbacks.

Au moment de remplir les poches, on s'appercoit que Alex n'est plus la... "Alex ??" rien... On appelle deux trois fois, mais pas de réponse. On s'est perdu sur ce premier ravito et il a du partir devant.

Du coup, c'est repartit mais à deux ce coup ci.

Perso je suis bien mais sans plus. Je sent qu'il ne faut pas que je mette das le rouge sous peine de vite me cramer. On attaque la montée vers le St Guiral tranquillement. C'est l'heure de sortir les bâtons. Les bâtons m'auront bien servit à partir de ce moment et jusqu'à la fin de la course.

En arrivant sur une première crête, on a une superbe vue sur les vallée noyées dans les nuages : la pause photo s'impose. On n'est pas les seuls à profiter du spectacle... La suite de la montée se fait tranquillement. On guette de temps en temps au loin pour voir si on n'appercoit pas Alex, mais sans succès.

Un peu avant d'arriver au sommet, on se fait une pause pour virer quelques couches de fringues, ca commence à taper. Un dernier coup de cul et on est au sommet. La vue est magnifique. On ne s'attarde pas trop car la barrière horaire n'est pas si large que ça. La descente est raide et accidentée. C'est magnifique avec tous les blocs de pierres tout autour. En bas on se pause vite fait pour vider les cailloux des chaussures. Puis on attaque la dernière portion vers Dourbies.
On pensait être large au point de passage, mais en arrivant on voit qu'on a que 20 minutes d'avance sur la porte horaire. On a eu chaud sans s'en rendre compte. C'est le premier gros ravito de la course. On est à mis chemin (37km) et les réserves commencent à baisser. On commence alors notre stratégie "saucisson et viande séchée". On se pose sur un petit muret dans le village au soleil le temps de reprendre des forces tranquillement. C'est à ce moment que je vois les organisateurs qui pointent les coureurs quelques disaines de mêtres après le ravitailement. On n'est donc pas encore pointés et on n'a donc pas officiellement passé la porte horaire... On rembale tout vite fait et on fonce vers le pointeur. On passe du coup à quelques minutes près.

Le ton est donné : on est en même temps que la porte horaire à mi course, il ne v donc pas falloir trainer pour passer la prochaine d'autant plus qu'il y a deux belles montées.

La première est immédiate : la montée sur les crêtes au dessus de Dourbies. C'est assez long, assez raide, idéal pour digérer le saucisson ;-). Je me cale derrière Kévin qui impose un bon rythme. On double beaucoup de coureurs sur cette portion. On arrive finallement assez vite au sommet. Une fois en haut c'est trop beau, du coup on s'arrête faire des photos. Et du coup on se refait doubler par pas mal de coureurs. En fait ca a été comme ca pendant toute la course : on double, on fait des photos, et on se fait re-doubler. Pendant 13h on a vu toujours les mêmes têtes du coup.

La descente tape bien. Au début il y a plein de cailloux cachés par les feuilles morte, donc prudence pour les chevilles. On fait une descente assez rapide, mais c'est long sur la fin. Les cuisses commencent a chauffer. En bas, pas le temps de respirer, on remonte sur le Causse Bégon où se trouve le prochain ravitaillement et la prochaine porte horaire. Dans la montée ca commence a être dur. On croise des coureurs qui commencent a être mal en point. Nous on monte régulièrement. On est un peu stréssés car bien qu'ayant pas mal avancé su cette première portion, on sent que la montre tourne vite, plus vite que les jambes. Ca commence a chauffer pour cette nouvelle porte horaire. On accélère un peut sur la fin, encouragés par les spectateurs qui nous indiquent la proximité du ravitaillement.
Finallement on passe la barrière à nouveau avec 20 minutes d'avance. Ouf ! Encore un peu plus près de l'arrivée et de ce teeshirt de finisher...

On a bien don sur cette partie jusqu'au Causse Bégon, on s pose a nouveau au soleil pour boire et manger. Un peit coup de fil à nos femmes pour dire que "oui on est encore en course!!!". Finalement on repart en même temps que la porte horaire. Donc une nouvelle fois, il va falloir cravacher.

Les sensations sont plutot bonnes sur cette partie du Causse Bégon. On avance a un bon rythme qui laisse présager du bon pour la suite. C'était sans compter sur le tracé du parcours et la descente infernale vers St Sulpice. C'est glissant, étroit et raide. Ca bouchonne sérieux et doit faire toute la descente au ralentit, en marchant. C'est très frustrant d'autant plus qu'on a les jambes, mais pas possible de les exploiter pour le moment. La descente parrait interminable. En bas on attaque directement la remontée sur l'autre Causse. Pareil, le chemin est étroit et accidenté. Difficile de doubler. On voit que le chrono tourne vite et que la barrière horaire se raproche de plus en plus. Kévin tente d'imprimer un rythme dans la montée en tentant de doubler des coureurs. C'est beaucoup d'efforts pour pas grand chose. On n'avance pas. Perso je commence à accuser le coup. Je commence a sentir le blocage à la dernière porte horaire. Kévin, s'énerve, frustré de ne pas pouvoir avancer à son rythme.

Une fois en haut c'est le tout pour le tout. C'est simple, je dis à Kévin que je préfère me mettre la mort pour passer cette dernière porte horaire quitte a mettre 10 heures sur ladernière section plutot quede me réserver sur la fin. Pareil pour lui. On lache les chevaux. Le terrain est toujours un peu accidenté, mais la partie sur le plateau est rapide. On avance vite, on double c'est trop bon. On attaque ensuite la descente. On double n'importe comment, on prend quelques risques. Ca paye car on arrive l'heure sur la dernière porte horaire. Yeah !!!!!!!! On sait maintenant qu'on sera finishers des Templiers.

On se pose rapidement pour se ravitailler, mais on traine pas car le soleil se couche et commence a faire frais au bord de la rivère.
Bon soyons clairs : cette dernière partie est pépère. On marche, on discute beaucoup, on se plaint, on a mal aux jambes, on se fait doubler par des filles... bref la belle vie. On arrive nickel au coucher du soleil sur le Roc Nantais d'où on peut admirer le village d'arrivée, quelques centaines de dénivelé plus bas.

La nuit tombe rapidement, on allume les frontales et c'est partit pour cette dernière descente.
On est pressés d'arriver pour savoir ce qui est arrivé a Alex. On n'a aucune idée d'ou il est. Est-il devant ? Est-il derrière ? On espère qu'il est devant car derrière nous c'est chaud pour es barrières horaires.
La dernière descente est longue, elle fait mal aux pieds mais on savoure.

En bas à 400 mètres de l'arrivée, dans le noir on voit surgir Alex !! La première question : t'es arrivé ? OUI !! énorme !!! On passe la ligne d'arrivée ensemble... 3 finishers sur 3, mission accomplie ! C'est énorme, on est super content. C'est juste trop bon.

Pour la petite histoire, Alex est partit devant nous au premier ravitaillement en pensant qu'on était devant. Il a accéléré pour nous ratraper mais rien.
Du coup il nous met 2 heures dans la vue. Sacré Alex un coup de bluf comme ça... ;-)

Bravo à mes deux coéquipiers. Merci à Hélène qui assuré l'indendance comme une chef pour notre départ et notre retour à Grenoble. Merci aux organisateurs et à la très bonne ambiance générale. Merci aux coureurs avec qui on a discuté (ils sont nombreux !!!).
A l'année prochaine !

A voir :

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